vendredi, décembre 25, 2009
samedi, décembre 12, 2009
séjour Namibie-retour en France
Lille le 12 décembre.
Je suis revenu de Namibie le mardi 27 novembre après un mois et quelques jours passés sur place.
Depuis les dernières nouvelles, envoyées le 21 novembre de Namibie, vous avez perdu ma trace. Comme le disait Philippe, je devais tellement me plaire là-bas que je n'ai pas pris le temps de donner des nouvelles. Il est vrai que si ce séjour m'a plu ce n'était pas du tourisme. Le tourisme n'est pas interdit - au contraire - mais dans un pays où il y a urgence à agir, j'ai une mission dans le développement durable.
En quoi consiste la mission?
Voici quelques repères :
La Namibie est un pays indépendant depuis 1990. Avant cette date, ce pays était occupé par l'Afrique du Sud et vivait sous l'apartheid- comme l'Afrique du Sud.
Pendant cette époque, 10 % de la population blanche possédait tout et la majorité des terres de production. 90 % de la population noire n'avait rien. Les produits alimentaires comme le pain étaient rationnés auprès de cette population.
Après 30 ans de résistance du mouvement SWAPO qui combattait pour l'indépendance depuis l'Angola voisin, il y eu des négociations qui en 1990 aboutirent à l'indépendance de la Namibie sous l'égide de Martii Ahtisaari (ancien Président finlandais et prix nobel de la paix à 2008). Depuis son indépendance, la Namibie vit sous l'influence de la tradition Mandela de la non-violence et la réconciliation entre blancs et noirs bénéficie d'une paix durable. Ses infrastructures sont comparables à celles des pays occidentaux mais l'inégalité héritée de l'apartheid persiste. La Namibie est le premier pays au monde où il y a plus de disparités entre les riches et les pauvres (un cadre namibien touche environ 2500 US dollars face à un ouvrier moyen touchant 50 US dollars).
Le pays a un sous sol riche en pierres précieuses - principarement le diamant - et gisement important d'uranium. Il reste très dépendant de ces marchés, important 90% des produits alimentaires consommés. Cette situation économique renforce les inégalités sociales entre une minorité qualifiée jouissant des avantages d'une économie moderne et la grande majorité non qualifiée qui cherche difficilement à s'adapter dans un pays où les prix élevés privilégient une certaine élite. Avec une classe moyenne très peu representée, le fossé entre riches et pauvres se creuse. Contrairement aux pays en voie de développement où existent des marchés accessibles aux pauvres - marchés parallèles informels, il n'existe quasiment aucune passerelle vers l'économie effective et aucune perspective d'évolution pour les pauvres. Les prix de services sont les mêmes pour toutes les classes de population.
Depuis les dernières nouvelles, envoyées le 21 novembre de Namibie, vous avez perdu ma trace. Comme le disait Philippe, je devais tellement me plaire là-bas que je n'ai pas pris le temps de donner des nouvelles. Il est vrai que si ce séjour m'a plu ce n'était pas du tourisme. Le tourisme n'est pas interdit - au contraire - mais dans un pays où il y a urgence à agir, j'ai une mission dans le développement durable.
En quoi consiste la mission?
Voici quelques repères :
La Namibie est un pays indépendant depuis 1990. Avant cette date, ce pays était occupé par l'Afrique du Sud et vivait sous l'apartheid- comme l'Afrique du Sud.
Pendant cette époque, 10 % de la population blanche possédait tout et la majorité des terres de production. 90 % de la population noire n'avait rien. Les produits alimentaires comme le pain étaient rationnés auprès de cette population.
Après 30 ans de résistance du mouvement SWAPO qui combattait pour l'indépendance depuis l'Angola voisin, il y eu des négociations qui en 1990 aboutirent à l'indépendance de la Namibie sous l'égide de Martii Ahtisaari (ancien Président finlandais et prix nobel de la paix à 2008). Depuis son indépendance, la Namibie vit sous l'influence de la tradition Mandela de la non-violence et la réconciliation entre blancs et noirs bénéficie d'une paix durable. Ses infrastructures sont comparables à celles des pays occidentaux mais l'inégalité héritée de l'apartheid persiste. La Namibie est le premier pays au monde où il y a plus de disparités entre les riches et les pauvres (un cadre namibien touche environ 2500 US dollars face à un ouvrier moyen touchant 50 US dollars).
Le pays a un sous sol riche en pierres précieuses - principarement le diamant - et gisement important d'uranium. Il reste très dépendant de ces marchés, important 90% des produits alimentaires consommés. Cette situation économique renforce les inégalités sociales entre une minorité qualifiée jouissant des avantages d'une économie moderne et la grande majorité non qualifiée qui cherche difficilement à s'adapter dans un pays où les prix élevés privilégient une certaine élite. Avec une classe moyenne très peu representée, le fossé entre riches et pauvres se creuse. Contrairement aux pays en voie de développement où existent des marchés accessibles aux pauvres - marchés parallèles informels, il n'existe quasiment aucune passerelle vers l'économie effective et aucune perspective d'évolution pour les pauvres. Les prix de services sont les mêmes pour toutes les classes de population.
Sur le plan politique, 19 ans après l'indépendance, le pays est toujours stable. S'exerce une vraie démocratie où s'appliquent la séparation des pouvoirs, les droits de l'homme et la liberté de la presse.
Depuis 2004, notre expérience dans le développement durable en Afrique, au Sénégal et au Malawi s'est déroulée dans des contextes politiques et sociaux troublés par la corruption et la mauvaise volonté des dirigeants. Les difficultés de la situation namibienne héritées de l'apartheid n'entameront jamais notre volonté de relever les défis du développement de son économie et l'amélioration de l'économie pour tous.
C'est dans ce sens que l'Etat namibien a mené sa réforme en rachetant les terres en possession d'une minorité à l'époque de l'apartheid et en les distribuant à la majorité qui n'avait pas accès à la propriété. Contrairement à l'expérience du Zimbabwe où l'expropriation forcée a ruiné l'économie du " grenier d'Afrique", la politique juste et raisonnée de la redistribution des terres namibienne a étouffé toutes représailles.
Depuis 2004, notre expérience dans le développement durable en Afrique, au Sénégal et au Malawi s'est déroulée dans des contextes politiques et sociaux troublés par la corruption et la mauvaise volonté des dirigeants. Les difficultés de la situation namibienne héritées de l'apartheid n'entameront jamais notre volonté de relever les défis du développement de son économie et l'amélioration de l'économie pour tous.
C'est dans ce sens que l'Etat namibien a mené sa réforme en rachetant les terres en possession d'une minorité à l'époque de l'apartheid et en les distribuant à la majorité qui n'avait pas accès à la propriété. Contrairement à l'expérience du Zimbabwe où l'expropriation forcée a ruiné l'économie du " grenier d'Afrique", la politique juste et raisonnée de la redistribution des terres namibienne a étouffé toutes représailles.
La Namibie a besoin d'être accompagnée dans son développement pour mettre fin aux clichés d'une Afrique, continent de la misère, de la corruption, de la guerre et des coups d'Etats ; les situations politiques et économiques s'améliorant lentement mais globalement.
Bien que peu médiatisé, la Namibie reste un pays-modèle . Le rôle d'un Etat volontaire et très impliqué dans la vie économique des namibiens est primordial . Mais les 19 ans d'expérience démocratique et de liberté restent une courte durée à l'échelle de l'histoire d'un pays qui de surcroît a connu l'apartheid. Et si l'Etat distribue les terres à la population qui n'en avait pas, il ne peut pas tout faire. De plus, le manque de qualification de la main d'oeuvre et la dépendance au grand frère l'Afrique du Sud, fournisseur quasi exclusif et possessif, dictant la conduite de l'économie du pays en imposant son monopole rend difficile la logistique de notre entreprise.
Bien que peu médiatisé, la Namibie reste un pays-modèle . Le rôle d'un Etat volontaire et très impliqué dans la vie économique des namibiens est primordial . Mais les 19 ans d'expérience démocratique et de liberté restent une courte durée à l'échelle de l'histoire d'un pays qui de surcroît a connu l'apartheid. Et si l'Etat distribue les terres à la population qui n'en avait pas, il ne peut pas tout faire. De plus, le manque de qualification de la main d'oeuvre et la dépendance au grand frère l'Afrique du Sud, fournisseur quasi exclusif et possessif, dictant la conduite de l'économie du pays en imposant son monopole rend difficile la logistique de notre entreprise.
Le prochain article sera consacré à l'expérience agricole de l'exploitation de 600 ha à Tsumeb , dans le nord du pays à 425 km de la capitale Windhoek. Là un partenariat est lancé avec la communauté paysanne Tulongeni - " regroupons nos forces pour travailler ensemble".
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